« Il faut au moins cinq vaches pour faire un troupeau. S’il n’y en a que quatre, c’est le bordel. Elles n’ont pas de chef et elles partent dans tous les sens. »
Chaque famille qui avait des terres avait des vaches : les Bégué avaient une grange attenante à la maison, qui était faite pour contenir une dizaine de vaches et de veaux ou de génisses.
Jean Bégué à la traite du soir, dans sa grange, à Cazaux - Debat. Il est avec son chien, Patou
(Photo : Pierre Bouygard)
A leur naissance, génisse et veau était pris en main par le vacher : l’animal avait un collier, et sa place dans l’étable, loin de sa mère pour ne pas aller l’importuner. C’est le vacher qui l’amenait pour téter, et si nécessaire, qui nourrissait le petit animal au biberon. C’est ainsi que les troupeaux étaient composés d’animaux dociles et habitués à obéir à leur maître et à son chien, qui dormait à l’étable. Les vaches étaient ferrées à l’atelier du village, les sabots et les cornes limés.
Les vaches avaient leur nom : Cardine (cardina, le chardonneret femelle de couleur crème), Rouille (Arrouia : vache rouge), Poulide (la jolie, la bien faite). Les vaches qui tiraient le char ou celle qui était chef de troupeau connaissaient leur nom.
Les vaches avaient leur petit caractère : elles n’aimaient pas paître un pré après un troupeau de brebis. Elles n’aimaient pas boire à la fontaine après un troupeau de brebis, ni boire à l’abreuvoir si le bord de l’abreuvoir était mouillé. Jean Bégué le disait aux enfants qui jouaient autour de la fontaine : « vous pouvez vous arroser tant que vous voulez avec l’eau du lavoir, mais ne touchez pas à l’abreuvoir ! ». Elles ne mangeaient pas tout et n’importe quoi. Elles ne dédaignaient pas manger de temps en temps un peu de viande, des limaces ou autres petites bêtes. Si on les laissait faire, elles goûtaient aux coquelicots. Cela les rendaient doucement euphoriques.
Les vaches avaient leur humeur. Quand elles étaient « de taureau », elles cherchaient à grimper sur leurs congénères et les importunaient. Elles étaient nerveuses et faisaient des bêtises. C’est la raison pour laquelle l’abreuvoir de Cazaux- Debat a une barre métallique au fond, et le lavoir des barres verticales : sans cela, les vaches pouvaient tomber dans le bassin lors de bousculades. Pour être saillies, elles étaient menées au taureau qui se trouvait à Bordères, chez Pelieu. L’animal a ensuite disparu, le vétérinaire pratiquant l’insémination artificielle.
Les vaches, sous leurs apparences robustes, voire redoutables, avaient des faiblesses physiques et psychologiques. Elles ne savaient pas reculer, et quand elles étaient coincées, elles devaient s’en remettre au vacher pour les sortir de leur mauvais pas. Leur vue était mauvaise. Elles voyaient les hommes beaucoup plus grands que nous le sommes en fait. Alors, malgré leur petit caractère, leur humeur, elles obéissaient.
Les vaches devaient être surveillées. « Pour conduire les vaches au pré, c’est pas compliqué. Elles savent où elles vont. Tu as le chien, il sait ce qu’il a à faire (regard soupçonneux vers l’animal, qui avait pourtant l’air sur de lui). Tu as le bâton, et tu gueules. Surtout, tu gueules. Fort. En patois. Sinon, elles ne vont pas t’obéir ». Et c’est ainsi que les seuls mots patois que je connaisse, ce sont des jurons.
Pendant longtemps, les chiens des Bégué étaient des animaux faméliques, bruyants et durs au mal. Ils s’appelaient Patou, Farou ou Kis. Mais avec les trente glorieuses, après la deuxième guerre mondiale, eux aussi ont vu leur niveau de vie s’accroître. Leur maître prenant de l’âge, ils sont devenus à la fin des animaux de compagnie particulièrement agréables et affectueux, mais nuls pour les vaches. Le dernier, Kis, se faisait même pisser dessus de façon dédaigneuse par les animaux qui étaient sensées avoir peur de lui.
Les vaches aimaient bien pacager dans les prés. Elles allaient aussi au dessus du village, sur d’anciens champs où elles trouvaient l’herbe sous les fougères. Parfois, quand le vent était favorable, il arrivait que se pratique « le brûlis » : mettre le feu aux friches pour regagner des pacages. Jean Bégué aimait bien garder ses vaches. Parfois, il s’endormait, le chien aussi et les vaches partaient loin. Il fallait aller les récupérer. Quand les vaches pacageaient vers Ris, à la limite des deux communes, il s’était organisé avec son copain, Carrère. Il avait installé un banc et il tondait les cheveux de Carrère tout en surveillant son troupeau.
Pendant longtemps, les vaches étaient de race auroise.
http://www.midipyrenees.fr/Casta-ou-Aure-et-St-Girons
Elles étaient conçues pour travailler, donner des veaux qui étaient vendus, et du lait. Pendant longtemps, le lait était l’aliment de base de l’alimentation pour le repas du soir et du matin. Les Aurois disaient que les vaches étaient la vigne de leur vallée. Quand elles étaient veilles, elles finissaient par être vendues. A un moment donné, c’est le vacher qui était vieux et quand il n’y avait pas de relève, tout le troupeau partait : on disait : « Il, ou elle, a vendu les vaches ». C’était le départ vers la boucherie pour les unes, la maison de retraite pour l’autre.
C’était les vaches qui travaillaient : je n’ai jamais vu de bœuf à Cazaux-Debat. Travailler, cela signifiait être attaché à un jouc pour tirer les chars, les charrettes, les charrues, les traîneaux et les tombereaux à fumier.
Toutes les vaches ne travaillaient pas : c’est comme tout, il faut apprendre et s’entraîner. Apprendre à démarrer avec la collègue, à marcher au même pas, à prendre les virages à l’intérieur et à l’extérieur, à produire l’effort nécessaire et coordonné pour franchir un obstacle. Une paire de vache devait être capable de tracter un char de foin sur la route de Cazaux, qui monte. La charge devait dépasser la tonne. Les vaches qui devaient faire ce travail étaient donc particulièrement fortes. Il arrivait d’ailleurs, en particulier pour monter la Carrère de Bégué, que l’on attelle une deuxième paire de vaches.
Un chargement de foin : au premier rang, le chien Farou, Jean Bégué et Jeanne Lacaze, photo prise au début des années 1970, à l'entrée du village, depuis l'entrée du garage des Rey
Les foins
Lettre de Me de Sévigné à Monsieur de Coulanges son cousin.
Aux Rochers 22e de juillet (1671)
« Savez vous ce que c'est que faner ? Il faut que je vous l'explique: faner c'est retourner le foin en batifolant dans une prairie ; dès qu'on en sait tant on sait faner. »
Cette phrase, Jean Bégué la connaissait par cœur. Si Cazaux-Debat n’a pas gardé le souvenir des seigneurs d’antan, il y avait cette phrase, qu’il disait sur le ton de la plaisanterie, ou de façon nettement plus agressive, quand tout n’allait pas bien, accolant des noms d’oiseaux de tout plumage au nom déjà à rallonge de la dame. Quand il fallait y retourner, il nous disait souvent : « Bon, allez, on va batifoler… »
Pendant longtemps, le foin, c’était en juillet, et les moissons en août. Faire les moissons était une opération particulièrement pénible. Il s’agissait de mettre le blé en fagots de 50 kilos environ, et de les descendre à dos d’Homme jusqu’au grenier, qui se trouvait au village, à un kilomètre. Chacun devait faire l’opération une dizaine de fois dans la journée, soit au total 20 kilomètres et 500 kilos transportés.
Quand il n’est plus resté que le foin, les délais se sont rallongés. Mais il fallait terminer tôt la saison, car ensuite, c’était le temps de la deuxième pousse, le regain. Les vaches ne pouvaient paître les prairies non fauchées, et l’herbe devenait difficile à couper. Il fallait avoir terminé pour la fête de Notre Dame des Neiges, le 5 août.
Quel était le calendrier ?
Au printemps, il fallait étendre le fumier et les engrais. Les vaches s’en chargeaient aussi au début du printemps, mais elles ne pouvaient aller dans les prés de fauche que tant que le foin n’avait pas commencé à pousser.
Les foins commençaient en juin, plus ou moins tôt en fonction des années. Ils se terminaient début août.
A partir de septembre, il fallait commencer à transporter le foin entreposé dans des greniers provisoires. Ensuite, sur la période hivernale, les vaches commençaient par manger le foin de la grange principale, au village, avant d’aller dans leur grange d’hiver.
Jean Bégué faisait le foin avec les Lacaze. Jeanne et Hélène Lacaze avaient une exploitation, avec des vaches et des brebis. Leur grange était située sous l’église, et la grange d’hiver est située à Trespeyre. La grange des brebis est à la sortie du village, au dessus de l’église, sur l’ancien chemin de Ris. Comme une partie des prés appartenaient à la famille, nous les aidions quand nous étions là à ramasser le foin.
Il y avait deux autres exploitations à Cazaux-Debat, qui avaient des vaches et des brebis : celle des Davezan, deux frères, Jean, le chef d’exploitation et Louis, son aîné, qui l’aidait comme il pouvait. Et celle des Ferrou, la plus mécanisée.
Pendant longtemps, le foin n’a pas été mécanisé, mais dans les années 1960 sont apparues la motofaucheuse et la presse à moteur, elle-même tirée par des vaches. Il y avait une raison à cela : beaucoup de prés étaient trop en pente pour être exploité mécaniquement. Ainsi, les prés des Bégué, à Sours, à Poumamude, et les prés situés autour du village étaient très pentus : certains nécessitaient un traîneau tiré par des vaches pour faire les foins et certains prés continuaient à être fauchés à la faux. Tous ceux qui pouvaient l’être l’étaient à la motofaucheuse. Les premiers prés à être abandonné l’ont été car ils ne pouvaient être entretenus avec des engins motorisés. L’autre raison, c’est que dans les années 1960, Pierre Ferras, le valet était devenu trop vieux pour pouvoir faucher les prés à la faux. Jusque là, en été, il se levait tous les jours à 4 heures pour aller faucher.
Au début des années 1970, un curieux engin et apparu à Cazaux-Debat : le Pasquali. C’était un engin à 4 roues, les deux à l’avant, au niveau du conducteur, et les deux de derrière au dessus de la benne. Cet engin passait partout, et servait d’abord pour le bois, et ensuite, pour le foin. Le premier Pasquali appartenait à la commune. Il était donc utilisé avant tout pour les travaux communs et pour le bois. A la fin des années 1970, le foin se faisait toujours avec les vaches pour tirer les chars et la presse. Mais un jour, des espagnols en voiture se sont arrêtés pour prendre une photo du char et des vaches attelées. Ils trouvaient cela pittoresque. Quelques temps plus tard, Jean Bégué achetait un tracteur vert d’occasion, un John Deere.
Pour faire les foins, il utilisait cinq greniers à foin, et les Lacaze, quatre. Le foin des prés de la Ribère, le long de la route départementale, était stocké à la remise. C’était un bâtiment qui appartenait (et appartient toujours) à la CUMA de Cazaux-Debat. Il avait été vendu pour un prix modique par Bertrand Ray, ce dernier ayant besoin d’un peu d’argent pour rendre habitable la ferme du Bourilheou, dont il avait hérité. Le grenier à foin de cette ferme servait à entreposer les foins des Coureyes et du Bourilheou, les deux prés situés en face du pont de Cazaux – Debat. L’hiver, Jean Bégué transportait ce foin sur ses épaules en faisant des fagots jusqu’à la grange de Sours où se trouvaient ses vaches pendant l’hiver. Il avait équipé la grange de l’électricité grâce à un fil qui se promenait d’arbre en arbre depuis la route départementale jusqu’à la grange.
Il stockait également le foin de Poumamude dans la grange de ce pré, situé dans la forêt, pour le descendre par fagots en hiver jusqu’à Sours. Aujourd’hui encore, on peut voir le traîneau à foin dans la grange de Poumamude.
Les foins à Poumamude : Jean Bégué, les vaches, le traineau chargé d'enfants à l'aller
Il bénéficiait aussi, au village, de la grange Rey, sur la place en face de la fontaine : le grenier à foin était très accessible car très haut, et le déchargement en été facilité.
Les Lacaze avaient une deuxième grange à Trespeyre où étaient stocké les foins de ces prés. Elles devaient également entreposer du foin à la grange des brebis en remontant du foin des autres greniers, en particulier de la remise de la Prade.
En quoi consistait l’action de faire les foins ?
Tout d’abord, il faut le couper. Pour cette opération, il fallait être deux ou trois, un pour passer la motofaucheuse, l’autre pour écarter le foin, et faciliter ainsi le passage. Ensuite, le lendemain, il fallait le tourner. C’est l’opération décrite avec légèreté par Madame de Sévigné. Cette opération pouvait être mécanisée. Ensuite, quand le foin était sec, il fallait le mettre en « torcles », cet à dire le regrouper en ligne pour pouvoir soit le presser, si le près était assez plat, soit le charger directement sur le char ou le traîneau. Le pré était ratissé à la main, compte tenu de la main d’œuvre disponible. Quand la pluie menaçait, il fallait mettre le foin plus ou moins sec en meules.
Ensuite, le foin était chargé : cela nécessitait d’avoir un ou deux chargeurs au maximum, et une personne sur le char pour équilibrer le foin et le tasser quand il était chargé « en vrac ». Il fallait des talents d’acrobate pour monter sur le char et en descendre, en s’appuyant sur la barre qui était placée sur le foin et attachée devant et derrière pour tenir le chargement. A la fin, Jean Bégué utilisait une échelle, mais il descendait face à la pente, comme d’un escalier.
Enfin, le foin était amené au grenier pour être déchargé. Chaque grenier avait sa spécificité : largeur de la porte du fenil, hauteur de la porte par rapport au char, profondeur du fenil et obstacles divers. Il fallait une personne sur le char, pour mettre le foin sur le plancher, derrière l’ouverture, un autre pour amener le foin directement au fond du fenil, ou à un relais, et au fond du fenil, il y avait en général Jeanne Lacaze et Jean Bégué qui arrangeaient le foin et le tassaient. C’était un travail pénible à cause de la chaleur, de la poussière et parce qu’ils subissaient le rythme des premiers de la chaîne. Au contraire, la personne sur le char travaillait à l’air et à son rythme. Jean Bégué et Jeanne Lacaze ont fait ce travail jusqu’à un age avancé. Jean Bégué a arrêté à 80 ans passés et Jeanne Lacaze plus tôt, car sa santé ne lui a pas permis d’atteindre l’age de 80 ans. Depuis toute petite, elle a travaillé dur pour aider son père puis pour reprendre l’exploitation familiale avec sa sœur, Hélène. Cette dernière s’occupait des brebis. En 1983, Hélène Lacaze est décédée. Suite à ce drame, Jeanne Lacaze a pu s’appuyer plus particulièrement sur deux autres de ses soeurs, Maïtou et Eulalie. Cette dernière vivait avec elle au moins depuis qu’elle avait pris sa retraite d’enseignante. Elle était surtout accaparée par les taches ménagères de la ferme de ses sœurs, et aussi de celle de Jean Bégué.
Déchargement du foin au fenil de la grange de Poumadude Photo prise aux alentours de 1970
Le goûter
Les foins étaient un travail pénible, réalisé sous la chaleur de l’été. Alors, pour se réconforter, il y avait le goûter.
Il était préparé pendant l’hiver : quand j’étais petit, je me rappelle que l’on tuait le cochon. Pendant les quelques mois de sa courte existence, celui des Lacaze était particulièrement bien nourri. On disait « Heureux comme un cochon chez Lacaze ». Il était donc particulièrement bon. Il fournissait pâtés, saucissons et jambons qui étaient dévorés en particulier au moment des goûters, après le foin. Eulalie Lacaze faisait d’excellentes confitures de pomme et de prune, en particulier. Elle les faisait en hiver, dans le chaudron au dessus du feu.
Comme boisson, il y avait du vin, coupé avec un peu d’eau, du café ou de la limonade. En fait, l’eau était un produit qui suscitait de la méfiance. Déjà la monographie de l’instituteur Rey (cf. article correspondant), à la fin du XIXéme siècle, contenait un passage indiquant que l’eau pouvait rendre malade. IL s’agissait alors de l’eau des fontaines de la Carrère. On comprend mieux la phrase de Pasteur, adressée à ses contemporains à la fin du XXème siècle : « Le vin est la plus seine et la plus hygiénique des boissons ». Il avait raison. Je me souviens d’un débat, au goûter, à la ferme de Trespeyre. Cette ferme avait été coupée en deux car elle était très longue, et comme ce quartier de la commune est loin du village, on goûtait sur place, à l’ombre du pan de mur de la partie en ruine de la grange. La conversation tournait autour du prochain conseil municipal qui devait se tenir un peu plus tard, sur la question de l’eau. La DASS, administration qui traitait à la fois de l’hygiène et du social, avait déclenché une enquête sur l’eau du village et rendu son verdict : « eau impropre à la consommation ». Cela ne surprenait pas Jean Bégué. En effet, la source d’origine, Carrot, qui sortait des rochers vers Houtadaous, était insuffisante. Aussi, on avait d’abord rajouté l’eau de la Herragne, puis, la source de Cau. C’est de cette dernière que venait le problème, car elle provenait d’un marécage. Pour lui, il n’y avait qu’une seule source qui valait le coup : celle qui était captée dans son pré de Sours pour alimenter l’abreuvoir de sa grange. Oui mais voilà : la DASS appliquait une norme nouvelle sur les mesures en arsenic, et il y en avait dans l’eau de Cazaux. Beaucoup. Plusieurs fois la norme autorisée, laquelle a varié dans le temps. Tout cela ne pouvait que contribuer à apprécier les thèses et aux principes de Pasteur, toujours aussi populaire cent ans après sa mort, en particulier chez les viticulteurs des différents pays de la Communauté Européenne…
L’été, c’est aussi la période du tour de France qui passait souvent en bas du pont, et à Cazaux aussi, on recherchait des produits énergétiques pour augmenter la performance de ceux qui faisaient les foins. C’était le vin et le café sucré, bien froid. Il y avait aussi le café froid et la limonade. C’était bon, et c’est vrai que cela donnait de l’énergie.
A l’autonome et en hiver, c’était la saison où on s’occupait de faire du bois en coupant des frênes de la forêt, vers Sours, ou on rafistolait les outils, les clôtures, les granges et les maisons, parfois, le pont de Trespeyre, où on visitait les vaches dans leur grange d’hiver, à Sours pour les Bégué et à Trespeyre pour les Lacaze. Et où on se racontait des histoires, au coin du feu.