La construction du canal est entreprise pendant la première guerre mondiale. Il faut aller vite, car l’électricité que doit produire l’usine de Bordères doit alimenter l’usine de poudres de Lannemezan.
La construction du barrage d'Avajan
La gravière au dessus de Bordères Louron : elle permettait d'amener le sable nécessaire au béton en passant par dessus la route thermale
La chambre d'eau au dessus de l'usine d'Arreau : c'est l'arrivée du canal, et le point de départ des tuyaux qui font chutter l'eau vers les turbines de l'usine
Pour se faire, plusieurs types d’ouvriers sont mobilisés :
• 55 ouvriers français non mobilisés et 403 mobilisés ;
• Des ouvriers immigrés venus de pays neutres ou alliés, en l’occurrence, 71 Espagnols (il y avaient 3 suisses et 1 belge sur d’autres chantiers de la vallée d’Aure) ;
• Des prisonniers de guerre : 187 alsaciens lorrains ;
Les différents ouvriers qui participent à la construction du canal : parmi eux, des prisonniers de guerre Alsacien-lorrains
Ces différentes catégories d’ouvriers avaient des statuts très différents. Ainsi, seuls les français non mobilisés et les espagnols pouvaient faire valoir leur droit de grève ou quitter le chantier. Les autres étaient plus contrains, et utilisaient donc d’autres moyens pour montrer leur mécontentement : travail bâclé, incidents divers. Ainsi, un ancien prisonnier de guerre en 1940-45 a ainsi qualifié le canal : c’est du travail de prisonniers ».
Ouvriers affectés aux terrassements
Ouvriers affectés à la réalisation de l'armature en prévision du coulage du beton : le canal est un ouvrage fermé
En 1917 et au début de 1918, trois évènements importants expliquent l’envoi de travailleurs coloniaux en renforts sur ce chantier :
• La guerre ne se passe pas très bien, à la suite de l’arrêt des combats sur le front de l’Est (révolution bolchevique), en attendant l’arrivée des américains en avril 1918.
• L’hiver et très rude, et retarde le chantier. En avril, l’arrivée des annamites a lieu dans un froid polaire, sous la neige.
• en 1917, des grèves éclatent. Les annamites ouvriers coloniaux dans les entrepôts sont pris à partie comme les autres ouvriers coloniaux africains ou nord-africains. accusés de briser la grève (leur statut leur interdisait de faire grève), de faire baisser leur salaire (leur statut ne différenciait pas les horaires de jour et de nuit ou de dimanche pour le calcul des salaires, contrairement aux autres travailleurs, y compris les femmes alors trés présentes dans les usines). De plus, des régiments composés d’indochinois avaient été envoyés contre des manifestations.
C'est ainsi que des travailleurs annamites ont été envoyés sur des chantiers à la campagne.