La conférence commencait en haut du village, par la visite de l'église : Henri Bouygard captivait les visiteurs en leur racontant la géographie, l'économie de ce village construit par des agriculteurs.
L'originalité du village de Cazaux-Debat, ce sont les terrasses aménagées pour la culture des champs de blé, de blé noir (sarrasin). Ces cultures s'étagaient entre Cazaux-Debat et Ris. Deux moulins étaient situés à La Prade.
La visite se poursuivait par la présentation du presbythère, qui fut aussi l'école du village, racontée par Paul Bouygard.
C'est là que fut arrêtée le 31 mai 1943 l'institutrice, mademoiselle Fourasté. Elle avait aidé des réfugiés autrichiens, résistants antifaciste juifs et ou communistes, qui étaient hébergés dans le village. Elle avait ensuite aidé un enfant Georg Hirsch, fils de l'un des responsables du groupe. Cet enfant a été arrêté au village de Barrancoueu le samedi 29 mai 1943. Il a été amené à Amiens ou sa mère, également résitante autrichienne et juive, était aux mains de la Gestapo. Elle a été déportée à Auschwitz en décembre 1943 et assassinée. Georg Hirsch a également été déporté à Auschwitz avec trois menbres de sa famille d'accueil, les Schulhof, qui l'avaient recueilli à la DASS. Il a été assassiné à l'arrivée du convoi. Mademoiselle Fourasté a été déporté à Compiène, puis à Ravensbrück et enfin à Swaudau, où elle est libérée par l'avancée des troupes alliées le 7 mai 1945.
La visite se poursuit par la visite des maisons les plus marquantes du village, présentées par Karine Medous : la maison Bégué, typique des maisons de ferme de la vallée du Louron, avec sa fenêtre en pierre, la maison Davezan, qui lui fait face de l'autre côté de la carrère, avec une fenêtre de même style, que l'on trouve d'habitude dans les monastères, la maison Feraud, maison de maitre ayant appartenu aux neveux du célèbre conventionnel Jean-Bertrand Feraud. Ce dernier est resté célèbre pour avoir tanté de s'opposer à la dernière tentative de révolution des sans-culottes, en 1795 : ils tuèrent Feraud qui tentait seul de les empêcher d'envahir la convention, ils lui coupèrent la tête et la mirent sous le nez du président de la convetnion, Boissy d'Anglas : ce dernier s'inclinat devant la dépouille de son sur un tableau de Fragonnard au Louvre.
La maison qui se situe en dessous est celle de la famille Rey : cette maison a été considérablement agrandie et ambélie au début du XXème siècle quand Louis Rey a monté, ou repris, une scierie installée à La Prade, au bord de la Neste. Cette industrie a été ruinée par l'édification en amont d'un barrage destiné à allimenter le canal qui alimente la centrale électrique située à Arreau.
Sur le mur de la grange, on peut encore apercevoir un gaphiti écrit par Albert Rey, frère de Louis Rey à la fin du XIXème siècle, au moment des attentats anarchistes : "vive la République, à bas l'anarchie". Il était issu d'une famille éminament républicaine, les Couget, son père ayant été le premier instituteur Laïque de Cazaux-Debat.
Cazaux-Debat est aussi le village des fontaines : au début, il y avait deux fontaines située dans la carrère (le chemin de pierre, en gascon) qui donnaient une eau peu potable. Au début du vingtième siècle, une adduction d'eau a fait venir dans toutes les maisons du village l'eau de deux sources captées à environ 1 km du village. Cette eau c'est révélée trop riche en arcenic, au moment de la définition des normes dans les années 1990. De puis, une nouvelle adduction d'eau amène l'eau depuis Ris.
L'eau est Cazaux-Debat, c'est aussi l'histoire de la construction du canal, qui traverse la forêt domaniale de l'autre côté de la vallée : c'est l'histoire que rapporte Claude L'Hermite, alors que la chaleur commence à accabler les visiteurs.
Le canal a été construit pendant la guerre de 1914-1918 pour amener de l'eau à la centrale hydroélectrique de Bordères, située à Arreau. Cette centrale devait alimenter en électricité l'usine d'azote de Lannemezan, produit utilisé pour fabriquer des explosifs à l'usine des poudres de Toulouse. En mars 1918, les responsables de la poudrerie amenèrent sur place un contingeant de 140 travailleurs coloniaux originaires d'Indochine et appelés alors "anamites". Ce contingent fut victime en août 1918 de la grippe espagnole, qui commençait ses ravages. Une vingtaine d'entre eux en moururent. Ils furent enterré au cimetière de Cazaux-Debat, au cimetière d'Arrreau et pour 8 d'entre eux, au cimetière des anamites situé en lisière de la forêt, au dessus du champs situé en face du pont sur la neste. L'association a solicité les pouvoirs publcs pour qu'une stèle commémorative soit installée là. Le montage financier de l'opération est en cours de bouclage.